Gomor : Un street-artiste à l’univers singulier
Né en 1992, Gomor est un street-artiste originaire de Paris. Très tôt passionné par les graffitis, sa technique s’est perfectionnée et a évolué. L’art de Gomor s’exprime aujourd’hui sur de nombreux supports. Toujours avec cette recette d’un juste équilibre entre les figures du pop art du XXème siècle et les codes contemporains du street-art. Un artiste en émergence.
D’où vient votre nom Gomor ?
À mes débuts dans le graffiti, j’utilisais un autre nom. Puis lorsque j’ai commencé à réaliser des tableaux, je me suis beaucoup posé la question de mon nom d’artiste et notamment de savoir si celui que j’utilisais dans la rue pouvait être conservé dans le monde de l’art. Je voulais quelque chose qui marque les esprits, que ça ait un impact visuel avec des lettres qui s’enchainent bien. Gomor est surtout percutant et provocateur.
Cela fait plus de 15 ans que vous êtes dans l’univers du street art, comment est venue cette passion pour l’art ?
Plus jeune, j’habitais dans un bâtiment avec un parking sous-terrain, et un jour en me rendant à l’école, l’intégralité du parking avait été graffé pendant la nuit. Forcément quand tu es enfant, tu es émerveillé, surpris et tu te poses pleins de questions : Qui a fait cela ? Pourquoi ? En une nuit ? À partir de cet événement, je me suis intéressé aux graffitis et aux tags qui étaient sur le chemin de mon école. Petit à petit j’ai repéré les noms des artistes, et j’ai commencé à tagger sur les façades des immeubles de mon quartier à l’aide de bombe de peinture.
Le milieu du street art m’a passionné, surtout l’évolution des premiers graffeurs des années 70-80 aux Etats-Unis. Ils sont passés des stations de métro où ils graffaient et se faisaient poursuivre par le Vandal Squad (une brigade anti-tags des années 80, chargée de protéger les métros new-yorkais), puis ont réussi à être exposés dans les galeries et ont vu leur art reconnu par les plus grands collectionneurs… J’étais et je suis toujours fasciné par ces artistes-graffeurs qui sont aujourd’hui des légendes : Futura 2000, Chris « Daze » Ellis et John « Crash » Matos, Seen, Lee Quinones ou encore Dondi….
Quelles sont les techniques que vous utilisez pour créer vos œuvres ?
Tout dépend parce que j’aime travailler sur plusieurs types de support. Quand je travaille sur de la toile basique, je vais peindre à l’acrylique et à la bombe aérosol. Depuis peu je me suis lancé dans un travail de plasticien. J’utilise de la résine époxy, pour pouvoir emprisonner du cuir Vuitton, des tableaux ou même des billets. Cela demande plus de technique et de temps de création mais j’adore le rendu final qu’apporte cette matière. J’ai une aisance à faire pas mal de styles différents, mais je reste cohérent avec mon identité artistique.
Vous parliez des cuirs Vuitton, vous avez d’ailleurs fait plusieurs collaboration avec la marque de luxe, comment sont-elles nées ?
C’est par l’intermédiaire d’un contact qui travaillait avec Louis Vuitton et qui m’a présenté à la marque. Ça devait être un « one shot » pour faire une séance de personnalisation auprès des clients d’une de leur boutique à Paris. Finalement ils ont apprécié mon travail et ça fait maintenant un an que je collabore avec la marque. Je peints sur des sacs en cuir, des valises, de la petite maroquinerie, que les clients viennent d’acheter. Le luxe est un secteur qui m’a toujours attiré et c’est une vraie reconnaissance que de pouvoir collaborer avec la maison Vuitton.
Vous incrustez beaucoup le personnage de Picsou dans des univers qui font référence au luxe et à l’argent, quel message souhaitez-vous faire passer au travers de vos œuvres ?
Montrer à tout prix qu’on a de l’argent et qu’on a réussi est une tendance de plus en plus présente. C’est pourquoi j’illustre beaucoup Picsou, le personnage de Disney qui se rapproche, selon moi, le plus des adultes, qui est le plus intéressant et pas forcément apprécié pour ce qu’il est… Je mets en scène les excès de la société capitaliste, le tout dans des œuvres légères et faussement enfantines.
Où peut-on retrouver vos œuvres aujourd’hui ?
J’ai la chance d’être exposé dans plusieurs galeries en France et à l’étranger : à Saint-Tropez (Art Life Gallery), Deauville, Saint–Raphaël, Mulhouse, Metz, aux Pays-Bas et plus récemment à Abu Dhabi.
Je suis également présent sur la plateforme d’art en ligne Artsper. Les collaborations avec la maison Louis Vuitton m’ont également permis de m’adresser directement à un public de collectionneurs et d’amateurs d’art qui me suit sur Instagram, un réseau social où je suis actif et sur lequel on peut voir mon travail.
Quels sont vos futurs projets ?
Je poursuis mes collaborations avec la maison Louis Vuitton sur l’ensemble de la France et j’aimerais faire un solo show. Je vais également collaborer avec un sculpteur mais je n’en dis pas plus, vous verrez.
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