La voiture autonome, quel avenir ?
Le véhicule autonome, c’est la révolution du marché de l’automobile. PSA Peugeot-Citroën, Renault, Volvo, Audi, tous les constructeurs et équipementiers multiplient les essais et les prototypes. Indépendante et connectée, c’est la vision des acteurs du marché pour la voiture de demain. D’ici 2025, le paysage automobile devrait donc évoluer de manière radicale. Des changements qui risquent de bouleverser notre quotidien et qui impliquent des ajustements au niveau juridique ainsi que dans le domaine de l’assurance.
Une autonomie progressive
Véhicule autonome, voiture connectée, les constructeurs automobiles ne cessent d’en parler, mais sait-on réellement ce qu’il y a derrière ces appellations ? La notion de voiture autonome désigne les véhicules équipés de capteurs numériques (caméras, radars, sonars, lidars, etc.) dont les données sont traitées par des processeurs et des logiciels munis de systèmes de reconnaissance des formes (limites de chaussées, de voies, de véhicules, d’obstacles, de panneaux). Grâce à l’assemblage de ces données, les logiciels reconstituent la situation routière. Ils emploient ensuite des algorithmes d’intelligence artificielle pour décider de l’action à réaliser sur les commandes du véhicule.
Selon le système appliqué en Europe, l’autonomie se fait de manière progressive, du niveau 0 au niveau 5. Actuellement, les acteurs du marché automobile ont mis en vente des voitures de niveau 2 et 3, c’est-à-dire semi-autonomes, qui disposent de différents systèmes d’aide à la conduite automatisée. Une voiture qui roule sans conducteur, c’est le rêve de nombreux constructeurs automobiles. Un rêve sur le point de devenir réalité comme le déclare Anne-Marie Idrac, Haute responsable pour la stratégie nationale de développement des véhicules autonomes : « Nous allons organiser l’action de l’Etat pour rendre possible la circulation en vraie grandeur de véhicules autonomes en 2020-2022 ».
En effet, on connait déjà le système de freinage automatique, le park assist avec la caméra de recul. À cela vient désormais s’ajouter le pilotage automatique sur voie rapide, pouvant aller jusqu’à 500 kilomètres pour certains modèles allemands. On relève aussi l’apparition de la conduite autonome en embouteillage. Les véhicules autonomes pour particuliers rejoignent donc progressivement les routes. À partir de 2020, ces véhicules seront totalement autonomes et capables de se déplacer de façon totalement indépendante dans tous types de configuration. Ils seront équipés d’un volant si le chauffeur souhaite reprendre la main. Les véhicules pour transports de voyageurs ou navettes sont quant à eux déjà en circulation. Ils roulent sur des circuits aménagés, réservés ou alors sur des sites d’entreprise. Ils continuent à faire l’objet de tests pour des améliorations.
Une transformation de la législation et du marché de l’assurance auto
La volonté des constructeurs automobiles et du gouvernement est de développer les véhicules autonomes rapidement. Cependant, cela ne pourra pas se faire sans avoir fait évoluer la législation et les règles d’assurance. Déjà évoquées en 2017 par Édith Delahaye, responsable du département Flottes automobiles de Verspieren, les questions juridiques restent posées aujourd’hui : « La règlementation, pour définir un véhicule terrestre à moteur, donc assujettis à l’assurance automobile obligatoire, impose qu’un conducteur soit au volant de son véhicule. La nature même du véhicule autonome – sans conducteur – va donc impliquer que la législation évolue ».
Si l’automatisation des véhicules est censée rendre les déplacements plus pratiques, elle soulève néanmoins plusieurs problématiques. Tout d’abord il faut gérer les aspects techniques avec les équipements et les infrastructures à mettre en place. La dimension commerciale doit également être prise en compte avec des modifications à prévoir sur les prix des voitures, compte tenu du coût des équipements spécifiques aux véhicules autonomes. Les questions centrales restent tout de même celles de la sécurité et de la responsabilité. Concernant les véhicules de niveaux 4 et 5, bien qu’il n’y ait pas de conducteur la majeure partie du temps, il est encore prévu la possibilité d’une reprise de la conduite notamment lors de circonstances particulières, par conséquent, la question de la responsabilité se posera et il faudra déterminer dans quel cadre l’accident a eu lieu. Un système de boitiers sur le modèle des « boîtes noires » dans les avions sera donc mis en place afin de pouvoir obtenir des informations lors d’un éventuel sinistre et par la suite déterminer les réelles responsabilités.
En ce qui concerne les véhicules semi-autonomes, c’est-à-dire équipés d’un système de freinage d’urgence, d’un régulateur de vitesse et d’un dispositif de parking autonome, et qui sont déjà commercialisés, la question est d’autant plus complexe. Nous allons vers un système d’accord entre compagnie d’assurance et constructeur en parallèle d’un système d’accord entre constructeur et utilisateurs. Il est probable de voir des véhicules semi-autonomes vendus ou loués avec une assurance de responsabilité civile incluse dans le contrat de vente ou de location, « quitte à ce que le constructeur se retourne, en cas de d’accident, contre ses fournisseurs ou ses prestataires » précise Edith Delahaye. L’automatisation des véhicules implique également le traitement de données personnelles et informatiques, et par conséquent cela demande des garanties en termes d’assurance et de protection contre le piratage.
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