Alliant tradition et modernité, Sophie Negropontes séduit les férus de pièces d’exception

Après une carrière dans le marketing où elle a tantôt lancé des parfums et cosmétiques, des produits de mode et même des services web, Sophie Negropontes s’est lancée il y a 5 ans dans un tout autre projet qui germait dans son esprit depuis plusieurs années. Avec l’ouverture de sa galerie éponyme où les arts décoratifs à la française sont à l’honneur, la galeriste a su conquérir une clientèle d’esthètes. Nous sommes allés à sa rencontre au 60 rue Verneuil à Paris pour en savoir plus.

Comment votre parcours a-t-il influencé le choix d’ouvrir une galerie tournée sur les arts décoratifs à la française ?

Sophie Negropontes : Mon père était photographe, alors très tôt j’ai été initiée à l’art et j’ai visité des musées. Un peu plus tard, avec des amis, j’ai découvert les salles de vente puis pendant ma carrière dans le marketing, j’ai eu la chance de collaborer avec des créatifs et des stylistes et j’ai très vite eu l’envie de me lancer dans une entreprise d’aménagement d’espaces. Finalement on m’a sollicité pour travailler cinq ans sur le lancement d’un service web. C’est seulement à l’issue de ce projet que l’idée de monter une galerie est venue. L’objectif était de mêler des œuvres et du mobilier, et de proposer des pièces uniques, réalisées sur mesure ou en série limitée. Hervé Langlais, qui est un ami de longue date, architecte et designer a très rapidement adhéré à ce projet. Nous avions tous les deux le souhait de travailler des matériaux rares ou précieux, dans la lignée des arts décoratifs à la française. Nous partons des besoins de nos clients pour créer des meubles qui s’adaptent à leurs habitudes de vie.

Chaque année, vous proposez une collection différente qui met l’accent soit sur une matière soit sur une thématique. Comment collaborez-vous avec Hervé Langlais pour la réaliser ?

S.N. : Je propose un thème  en fonction de mes réflexions sur l’évolution dans laquelle s’inscrit la galerie. Je ne fais pas appel à des bureaux de tendances et pourtant mes intuitions  rejoignent souvent les tendances qui sortiront ensuite. Je pense qu’il y a une convergence créative. Le climat social et ce à quoi nous sommes exposés quotidiennement font que les gens ont envie de la même chose au même moment. Une fois présentées le thème à Hervé, il propose un certain nombre de créations, nous nous penchons sur le choix des matériaux puis sélectionnons ensemble les pièces que nous allons réaliser. J’ai la chance de travailler avec une personne qui a des idées à foison et nous arrivons très rapidement à donner vie à nos dessins.
Dans la première collection que nous avons proposé : « Matières révélées », Hervé a mis son dessin au service de matières extraordinaires : ébène royale, bois brûlé, terre séchée, dorure à la feuille… Pour la deuxième collection en 2014, j’ai proposé de rendre hommage au sculpteur Brancusi. Mon père a réalisé un livre qui présentait ses photos des pièces et des installations de Constantin Brancusi en Roumanie. C’est un livre qui a joué un rôle essentiel dans ma réflexion sur le mobilier. Nous avons réalisé des pièces réinterprétant les thèmes et les matières traitées par le sculpteur : la verticalité, l’empilement, la répétition de formes géométriques, le bois, la pierre et le laiton. La troisième collection que nous avons intitulé « Reflets décalés » a permis de jouer avec les illusions d’optique, les formes et les volumes. Hervé a fait un travail remarquable. Nous collaborons pour toutes nos collections  avec des artisans de haute qualité notamment sur le travail de marqueterie, du laiton en feuille ou en insert, du galuchat… pour proposer des meubles avec des finitions parfaites. Dans notre galerie, nous recherchons toujours l’extrême qualité et un service irréprochable. En 2016, c’est la couleur que nous avons décidé de mettre à l’honneur. Hervé s’est inspiré de l’Abstraction Géométrique des années 50 et 60 et des joailliers italiens pour dessiner des meubles en laques de couleur  avec des formes géométriques pures (cercle, carré, triangle). C’est une collection qui flirte un peu avec la mode. Pour célébrer les 5 ans de la galerie cette année, nous avons voulu aller plus loin dans les matières et les formes. Nous nous sommes livrés à une véritable chasse aux trésors de matières très précieuses et originales. Nous avons notamment travaillé pour la première fois sur du bronze coulé. Dans cette 5e collection, nous avons aussi réaffirmé les codes de la galerie avec des jeux de perception et de lignes sculpturales tout en y apportant une touche contemporaine. Une dizaine de pièces de mobilier font ainsi partie de « Synthesis ».

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Vous travaillez également avec des artisans et des artistes. Comment définiriez-vous ces collaborations ?

S. N. : Ces collaborations sont avant tout des rencontres. Les artistes dont nous présentons les œuvres et avec qui nous co-signons du mobilier ont tous ont un savoir-faire unique et partagent avec Hervé et moi la passion de leur métier, l’exigence, l’amour des beaux matériaux et une certaine originalité. En tant que galeriste, mon rôle est de faire la promotion de leur travail et de les valoriser. Nous avons tissé des liens très étroits avec eux et nous avons été très heureux quand l’un des artistes m’a dit « nous sommes dans une galerie qui nous aime ». J’ai fait le choix de mettre en scène la galerie comme si l’on entrait dans un véritable appartement. Les œuvres des différents artistes intégrées comme dans un décor et présentées avec notre mobilier. C’est un parti-pris qui je pense est la meilleure façon d’aider mes clients à se projeter et à imaginer les pièces dans leur intérieur.

Et avec vos clients, quelle relation tissez-vous pour répondre à leurs exigences ?

S.N. : Chaque client est différent. Certains ont une idée bien précise de leurs besoins, de la pièce qu’ils souhaitent avoir chez eux. D’autres, au contraire, ont besoin d’être guidés. Pour moi le métier de galeriste revêt plusieurs facettes. Nous avons à la fois un rôle pédagogique et de conseil. Nous devons nous adapter à chaque demande et à une clientèle très internationale. Chez les anglo-saxons, par exemple, on ressent une forte appétence pour ce qui est rare et ils ont souvent une très bonne connaissance des matériaux et un œil averti. C’est aussi très plaisant d’accompagner un client qui vient nous voir sans idée précise. On prend le temps de connaître ses habitudes, ses goûts,… pour lui proposer un meuble ou objet qui le séduira et fera écho à sa personnalité.

Comment expliquez-vous le succès de votre galerie en l’espace de si peu d’années ?

S.N. : Nous avons eu la chance d’emprunter les bons chemins. Nous avons une belle adresse parisienne, rue de Verneuil au cœur de Paris et nous participons chaque année à plusieurs salons de réputation internationale, à Paris Londres ou New York. Notre rigueur et notre exigence y sont certainement aussi pour beaucoup ainsi  que la qualité de notre service. Même si des demandes peuvent parfois sembler très surprenantes, nous mettons toute notre énergie et imagination pour y répondre. Nous sommes très fiers d’être parvenus à faire de la galerie une adresse prestigieuse pour les amateurs de pièces d’exception.

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