Maël de Quelen : La passion du patrimoine
Maël de Quelen, architecte du patrimoine, contraste avec le monde masculin qui l’entoure. Son calme, sa sagesse et sa passion nous ont donné envie de vous présenter cette jeune femme qui vient tout juste de réussir le concours des Architectes en chef des Monuments historiques. Elle devient ainsi la 3e femme avec une autre de ses consoeurs, depuis la création du concours en 1893, à obtenir ce titre. Un parcours impressionnant et une volonté forte de sauvegarder le patrimoine qu’elle a accepté de partager avec nous le temps d’un déjeuner.
Vous avez réussi, il y a quelques semaines, le Concours d’Etat des Architectes en chef des monuments historiques. Quelles seront vos missions ?
Cela fait 12 ans que ce concours n’avait pas été organisé par le ministère de la Culture. J’attendais donc avec beaucoup d’impatience de pouvoir présenter ma candidature. Je rejoins ainsi, avec les 8 autres personnes qui ont réussi le concours, une trentaine d’architectes ayant déjà obtenu ce titre. Désormais, j’aurai la responsabilité pleine et effective des monuments historiques appartenant à l’Etat (il en existe quelques centaines dans toute la France) sur la circonscription que l’on m’aura attribuée. J’espère travailler dans une région où il y a beaucoup à faire en termes de restauration et de préservation des monuments . Ce titre va également valoriser mon travail et celui de mon agence. C’est une caution supplémentaire pour mes futurs clients.
D’où vient votre passion pour le patrimoine historique et sa rénovation ?
Depuis toute petite je suis passionnée par le patrimoine architectural français. Grâce à mes parents, j’ai pu visiter de nombreux monuments et cela m’a permis d’être très tôt sensibilisée à la question de la sauvegarde du patrimoine. Cela a guidé mon parcours professionnel et j’ai d’ailleurs choisi de devenir architecte pour pouvoir contribuer, à mon niveau, à la rénovation et à la pérennité de notre patrimoine. Il était donc évident pour moi de devenir architecte du patrimoine.
Vous occupez cette fonction depuis 2005. C’est une profession mal connue, pouvez-vous nous expliquer votre rôle ?
En tant qu’architecte du patrimoine, j’ai pour mission l’entretien, la restauration et la réutilisation des monuments anciens classés ou inscrits titre des monuments historique. Mon métier ne consiste pas à dire « Oui, vous avez le droit de réaliser tels travaux » ou « Non, cela va dénaturer le bâti » comme on peut l’entendre parfois. Je suis aux côtés des propriétaires et des maîtres d’ouvrage, qu’ils soient publics ou privés, pour les aider à conserver et préserver leur patrimoine immobilier. J’effectue des études urbaines et des études historiques avec l’aide de conservateurs et d’historiens, je réalise des diagnostics, pour évaluer comment s’intègre, par exemple, le projet d’hôtel d’un propriétaire privé dans sa demeure classée, je réponds aux appels d’offres lancés par les communes pour participer à la rénovation d’un bien, je sélectionne les artisans et entreprises qui pourront effectuer les travaux… Je dois également veiller à présenter régulièrement l’état d’avancement des travaux à l’Inspection des monuments historiques.
Sur quels types de projets de rénovation ou de restauration intervenez-vous ?
Je travaille avec beaucoup de municipalités sur la restauration d’hôtels de ville et d’églises principalement. Mais je suis également sollicitée pour des demeures privées – châteaux, hôtels particuliers, etc. – ou des monuments abritant des organes de l’Etat. J’ai d’ailleurs été Architecte des Bâtiments du Sénat pendant 5 ans avant de créer mon agence. Actuellement je restaure l’hôtel de Salm à Paris qui abrite le siège de la Légion d’honneur. C’est un édifice qui date de 1787, classé au titre des Monuments historiques depuis 1985. Nous travaillons à la restauration du bureau du Grand Chancelier.
Qu’est-ce qui vous passionne dans votre métier ?
J’ai la chance de pouvoir travailler avec beaucoup de corps de métiers différents et d’admirer chaque jour la richesse de notre patrimoine. J’apprécie de pouvoir être en relation avec les maîtres d’ouvrage et collaborer à leurs projets, que ce soit pour une simple rénovation ou pour une nouvelle fonction donnée au bâtiment. J’aime surtout échanger avec les artisans du bâtiment, constater combien leur savoir-faire est précieux, important mais également fragile et à quel point il est nécessaire de le transmettre.
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