Tête à Tête avec Mahjoub Ben Bella
19Mahjoub Ben Bella, client de Verspieren Clientèle Privée depuis 2001, est un peintre d’origine algérienne né en 1946 et installé à Tourcoing. Artiste de dimension internationale, il a fait l’objet de nombreuses expositions dans le monde et ses œuvres ont été acquises par des musées prestigieux. Son univers créatif, coloré, vivant et monumental, témoigne d’une passion et d’une générosité débordantes. Le peintre nous a ouvert les portes de son atelier à Tourcoing, Passions vous emmène à la rencontre d’un homme hors du commun.
Une frénétique envie de créer
Ce qui frappe lorsque l’on entre dans l’atelier de Mahjoub Ben Bella, c’est le nombre impressionnant d’œuvres posées çà et là et la palette de couleurs qui s’en échappent. « En ce moment, je suis insomniaque. Je me lève à 2h00 du matin et je peins. Je me nourris de ce qui m’entoure, la société, mes rencontres… peindre est un hommage quotidien. Je rends ce que l’on m’a donné et ce qu’on me donne encore aujourd’hui » explique-t-il. Quand on lui demande, parmi ses œuvres, quelle est celle qu’il préfère, il répond : « Celle qui est encore vierge ! Parce que c’est le point de départ d’une alchimie. Avant de commencer une œuvre, j’ai des intuitions mais l’œuvre évolue au fur et à mesure. Je ne pars pas avec une idée précise. Certaines toiles sont terminées en une journée. Pour d’autres, il faudra 20 reprises avant que je parvienne à l’œuvre finale. »
Le trait décliné à l’infini
Le style de Mahjoub Ben Bella se distingue par sa large palette de couleurs, liée à l’humeur et l’état d’esprit du peintre au moment de la création, et par le trait, qu’il décline à l’infini, de façon plus ou moins marquée en fonction des œuvres et de sa carrière. « Je ne suis pas un calligraphe. Je n’aime pas ce mot. Je reste dans la graphie».
Formé en Algérie et en France, Mahjoub Ben Bella est influencé par les grands peintres. « Delacroix, Picasso, Goya… les œuvres de ces peintres et d’autres sont ma nourriture spirituelle » confie-t-il. Des « Femmes d’Alger » à « Guernica », en passant par « Tres de Mayo », le peintre revisite les grands classiques en y apposant son style unique.
Protéiforme, il peint des toiles de grand et petit format, rectangulaires ou carrées, à la peinture à l’huile, à l’aquarelle, ou d’autres techniques. « Je ne me focalise pas sur un format ou une technique en particulier. Je choisis selon mon envie et les sentiments que je souhaite exprimer. En ce moment, je travaille beaucoup le format carré. C’est une forme rassurante qui symbolise pour moi la vie et que j’allie à l’œuf » précise-t-il.
La ligne directrice
Le fil rouge de sa création ? La ligne. Tout petit déjà, Mahjoub Ben Bella s’intéresse aux lignes. Il confie : « Personne n’était artiste dans ma famille. J’ai aimé créer très tôt. Avec un peu de plâtre, je réalisais des formes, je dessinais… J’étais également passionné par le tricot, vous êtes les premiers à qui j’en parle. Je n’étais pas enthousiasmé par le fait de confectionner un vêtement mais par le jeu des lignes que l’on peut créer avec seulement deux aiguilles et de la laine ». Et il poursuit : « Les traits, c’est mon écriture imaginaire que je fais vivre sur mes toiles, mes carnets, sur des céramiques, sur des bois de cageots ou encore sur des pavés comme je l’ai fait en 1986 pour le Paris-Roubaix ».
Le partage, au centre de sa création
A travers ses œuvres monumentales, Ben Bella dialogue et partage son art avec le public. Il a peint, en 1983, une fresque murale de 280 m2 à Lille, place de l’Arsenal. Une œuvre éphémère « qui ne se partage plus dans un cercle fermé mais au contraire s’impose aux passants et fait réagir ». Il réalisera également en 1988, dans le stade de Wembley, une peinture de 10 m² en hommage à Nelson Mandela. A Tourcoing, la station de métro Colbert est aussi l’œuvre de Ben Bella. « C’est une station qui est proche de l’école des Beaux-Arts dans laquelle j’ai étudié à mon arrivée en France en 1965. Cette œuvre est donc un clin d’œil à mon histoire ! » s’amuse Mahjoub Ben Bella.
« Je suis beaucoup intervenu dans des écoles pour parler de l’art et animer des ateliers auprès d’enfants. L’art n’a pas de frontières. C’est une langue internationale qui touche les gens quel que soit leur âge, leur religion, leur nationalité. C’est incroyable ! Dans notre société, cela prend tout son sens et c’est important de pouvoir sensibiliser les plus jeunes » insiste-t-il. L’artiste aime également accueillir ses amis et les personnes qu’il rencontre au gré de ses expositions, dans son atelier pour discuter, passer un bon moment et partager son travail. « L’art c’est le partage des émotions, c’est la vie ! J’apprécie tous ces échanges qui me nourrissent et me donne matière à créer » conclut-il.
Qui est Mahjoub Ben Bella
Né en 1946 à Maghnia, Mahjoub Ben Bella étudie à l’Ecole des Beaux-arts d’Oran jusqu’en 1965, avant de rejoindre l’Ecole des Beaux-arts de Tourcoing (nord de la France) où il vit et travaille actuellement.
Soucieux de parfaire sa maîtrise, Mahjoub Ben Bella a poursuivi ses études à l’Ecole supérieure des Arts Décoratifs puis à l’Ecole supérieure des Beaux-arts de Paris. Durant sa formation, il a développé une démarche artistique, fondée d’abord sur l’utilisation graphique et plastique de la calligraphie arabe, avant que ce choix n’évolue de manière spectaculaire vers une expression foisonnante de formes et de couleurs.
Son univers pictural singulier, développé avec un acharnement remarquable au travail, le distingue aussitôt. A travers des dizaines d’expositions dans le monde et de nombreuses acquisitions de collections et musées prestigieux, il s’impose comme un artiste de dimension internationale.
Son talent qui embrasse divers techniques et supports, s’est affirmé également dans des œuvres monumentales : fresque à l’aéroport international de Riyad (1982) ; peinture de 12 kms de pavés sur le fameux parcours cycliste Paris-Roubaix (1986) ; portrait de Nelson Mandela pour le concert-événement au stade de Wembley en Angleterre (1988) ; œuvre projetée sur 4000 m² au stade Pacaembo de Sao Paulo, au Brésil (1999) ; décoration d’une station de métro de Tourcoing (2000).
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